Faire Art

1991 - 1992

Are these paintings, bas-reliefs, sculptures or are they just simply decorative objects? Although the shapes were obtained by inverting a text written in lowercase and are thus more legible, they become, in the negative, just as illegible as the meaning of the initial text which served as the matrix. In fact, in using curved lowercase (décorative 2), transforming positive into negative, turning the flatness of writing into volume, going from black plaster to French polish then to gold-leafed plaster (24 carats), the word art having undergone all these operations generates a constant shift in the categories of art. In an era of IKEA shops, implementing traditional techniques used by the craftsmen of Faubourg Saint-Antoine (their prospective buyers being antique dealers and emirates) seems appropriate to embody a cynical inversion of values and to blatantly mark that art is object. These decorative techniques trigger recognition and nostalgia linked to a loss (of tradition). This reminds us that the consumption of the art object is above all a fetishism. The perseverance of these techniques thus highlights the loss of tradition, and blurs the “art objects” and “œuvre & art”
categories since in all cases it is about making art.
DANS TOUS LES CAS IL S’AGIT DE FAIRE ART (IN ALL CASES IT IS ABOUT MAKING ART)


« Il appartient essentiellement au fonctionnement du simulacre de simuler l’identique, et le semblable, et le négatif ». Gilles Deleuze, Différence et répétition s’agit-il de peinture, de bas-reliefs, de sculptures ou tout simplement d’objets décoratifs ? Bien que les formes soient dérivées de l’inversion d’un texte écrit en minuscules et de ce fait plus lisible, elles deviennent, en négatif, aussi illisibles que le sens du pré-texte qui a servi de matrice. En effet, l’utilisation des minuscules introduisant la courbe (décorative 2), le passage du positif au négatif, de la planéité de l’écriture au volume, du crépi noir au vernis tampon puis au crépi plaqué or (24 carats), le mot art subissant toutes ces opérations génère un déplacement constant des catégories de l’art. À l’heure des magasins IKEA, les techniques traditionnelles des artisans du faubourg Saint-Antoine (dont les débouchés sont ceux des antiquaires et des émirats) semblaient en effet appropriées pour opérer un retournement cynique et rendre plus visible le rattachement à l’art comme objet. Ces techniques décoratives permettent de jouer sur un effet de reconnaissance et sur la nostalgie d’une perte (la tradition). Elles renvoient au fétichisme qui préside à la consommation de l’objet d’art. La pérennité de ces techniques accentue, par contrecoup, la perte de la tradition, et brouille les catégories « objet d’art » et « oeuvre & art » puisque DANS TOUS LES CAS IL S’AGIT DE FAIRE ART ».