2020
As the printings on paper, these painted aluminum bas-reliefs are conversations ("Shmues"
in Yiddish). They dialogue, with each other, with whoever looks at them,
with whoever tries to read them. Writings, grammars and reading
directions are intermingled.
Cécile Renoult
Ainsi que les impressions sur papier, ces bas-reliefs en aluminium peint sont des conversations (« Shmues », en yiddish). Ils dialoguent, entre eux, avec qui les regarde, avec qui tente de les lire. Les écritures, les grammaires et les sens de lecture se mêlent. Si le yiddish aux lettres bien séparées se lit de droite à gauche, l’œil francophone par habitude balaie de gauche à droite une typographie cursive ou issue des caractères d’imprimerie créée par Tania Mouraud.
Les mots font signe tout en étant indéchiffrables. Ils sont extraits de poèmes de la littérature yiddish (Avrom Sutzkever, A. Leyeles, Irena Klepfiz…) qui ont touché l'artiste.
Ils sont des fragments, des bribes d'une langue engloutie par la barbarie nazie et l’assimilation, une présence presque invisible, semblables à des souvenirs ou à des spectres. Ce qui a disparu (ré)apparaît, surgit comme un flash à la surface du mur et s’en décroche.
Tania
Mouraud rapproche les écritures, les cultures, les littératures, les
lettres et avec elles les époques et les êtres, conjurant
l'impossibilité d'une transmission aux générations futures. Des voix que
le temps et l'espace séparent se font écho et se répondent.
Cécile Renoult